INTERVIEWS

Lorsqu’il a pris la direction de l’école qui comptait 200 élèves, il avait 25 ans. A 36 ans, il est toujours directeur de cet établissement qui compte aujourd’hui 800 élèves. Et ce n’est pas fini. Neeme Rand est de la race des gagneurs. Lorsqu’en 2000 à Berlin il a posé sa candidature il ne se rendait pas vraiment compte de ce que représentait l’organisation des Noëls d’Europe. Maintenant, oui.
Avec un sourire, Neeme Rand répond aux questions sans détour.
Difficile d’organiser une telle manifestation ?
Regard un peu pensif.
« Oui, c’est vrai. La première difficulté a été qu’il n’y avait pas vraiment de règles bien établies. Mais ici à Kuressaare nous nous sommes réunis pour formaliser tout çà. L’autre difficulté a été de trouver des sponsors. Mais en fait, comme tout le monde connaît l'école et me connaissant, cela a été quand même plus facile. Et puis, les Noëls d’Europe ont aussi permis de promouvoir l’Estonie. En revenant de Berlin j’ai expliqué les choses à tout le monde. Ensuite Jane qui s’est occupée de l’organisation était à Rhodes où elle a pu vivre en direct les difficutés. Enfin, avec Martha et les autres chefs de département, chacun s’est chargé de sa partie. Notre chance c’est d’avoir fait un travail d’équipe. Il y a eu plus de 200 étudiants et une vingtaine de professeurs à s’être investis ».
La venue de Mme la ministre a-t-elle été difficile à organiser ?
« Pas du tout. J’ai de bonnes connexions avec le ministère. J’ai envoyé à temps une invitation et elle a répondu présent sans problème. De plus le ministère de l’Education nationale m’a octroyé une subvention de 2.600 euros pour cette opération. Vous savez, tout est jeune depuis le changement en Estonie, en 1992. Rien n’est vraiment compliqué. Vous avez vous-même pu vous rendre compte de la jeunesse de Mme Mailis Rand, non ? » .
Arriverez vous à « joindre les deux bouts ? ».
« Oui je pense. Nous espérons pouvoir boucler le budget. La plus grande part vient des sponsors que je voudrais remercier ici même. Sans eux ce n’était pas possible d’organiser une telle manifestation. Mais je suis confiant, cela devrait aller. Et puis j’ajoute que beaucoup de prestations proviennent de l’école directement ».
Content d’être arrivés à la fin du programme ?
« Oui bien sûr. Nous sommes heureux que tout se soit bien passé. Et nous espérons évidemment que toutes les personnes qui ont découvert l’Estonie auront envie d’y revenir. C’est le souhait le plus fort que je puisse faire ».
Louis ROBERT président de l’AEHT

Dans la dernière ligne droite de sa présidence, Louis Robert a tenu à découvrir les Noëls d’Europe par lui même. Eh bien, il n’a pas été déçu. Et il le dit sans langue de bois.
« Ca m’a vraiment étonné. Cette manifestation m’a laissé une impression très forte sur tous les plans. Et je dois dire que je n’avais pas pris la vraie mesure de cette manifestation. Elle « tournait » toute seule pourrais-je dire grâce à son initiatrice Christiane Keller .Mais maintenant j’ai vu. C’est magnifique. Et c’est la seconde grande manifestation annuelle de l’AEHT. Il faudra mieux la soutenir à l’avenir de façon à permettre à plus d’écoles d’y participer.
Et puis ces Noëls d’Europe permettent de faire découvrir d’autres pays. Et l’Estonie est un pays encore presqu’inconnu. Donc il faut soutenir ces pays, surtout ceux qui sont à la porte de l’Europe. J’ai constaté que l’Estonie se donne beaucoup de peine et qu’en dix ans, ce pays a fait du chemin. Il faut les féliciter pour avoir remis à l’honneur toutes les traditions qui avaient été plus ou moins interdites. Et par ailleurs, j’ai trouvé ici à Kuressaare un accueil simple et chaleureux. Je voudrais dire un grand merci à Neeme Rand et son équipe pour cette organisation sans failles. Ce Noël d’Europe en Estonie restera pour moi un souvenir très fort ».

Depuis Kaysersberg en France où les premiers « Noëls d’Europe » ont eu lieu en 1992 jusqu’à cette édition de 2002 à Kuressaare , onzième du nom, que de chemin parcouru. Pour Christiane Keller, fondatrice de cette magnifique manifestation européenne, il y a plusieurs sujets de satisfaction.
« Malgré une réelle difficulté d’accès jusqu’à Kuressaare, le fait que la ville soit petite est un véritable « plus ». Tous les accès pouvaient se faire à pieds entre l’école, le centre culturel, les lieux de vie. Ensuite, j’ai senti qu’il y a eu un vrai travail d’organisation en amont. Tout paraissait si bien huilé ! Je regrette seulement les défections de dernière minute de certaines écoles.
Je suis aussi très heureuse que le président et le secrétaire général de l’AEHT aient participé pour la première fois à ces Noëls d’Europe. Et ensemble avec Neeme Rand nous avons pu enfin établir la charte qui régira dorénavant les Noëls d’Europe.
Du côté des équipes participantes, le programme culturel et le buffet européen ont été bien compris par la presque totalité des participants. Ce qui permet vraiment de mettre en avant les différences de chaque culture, même si le registre doit rester simple. Par contre et je le regrette là aussi, l’exposition n’a pas reproduit totalement dans la pratique cet esprit. Il ne faut pas oublier que l’exposition -qui a connu un franc succès ici- est ouverte au public qui peut ainsi découvrir quelque chose d’insolite et propre à chaque pays. Il appartient à tous les membres de chaque délégation de faire les recherches en conséquence.
Et si vous me permettez, je voudrais dire en conclusion que, peu de temps avant l’entrée de l’Estonie dans l’Union Européenne, eh bien, l’Estonie nous a Es…tonnés ».

A 17 ans, Tommas ne passe pas inaperçu. Surtout pas avec son maquillage comme acolyte de son directeur alias Saint Nicolas de l’école de Wageningen. Pâtissier en seconde année, il est ravi d’avoir pu faire partie de la délégation. Et ne cache pas son plaisir. « C’est vraiment bien ces Noëls d’Europe. J’ai des contacts avec les autres, surtout les Français et les Suédois. Ici je fais de l’information sur l’école, j’ai aidé à préparer le buffet et comme vous voyez, avec mon déguisement je m’occupe de l’animation. J’ai surtout envie de revenir. Je crois que la région est belle ! .»
Malgorzata KANICKA et Maciej BRYLSKI

Emilie DEYGAS

Savoyarde, 20 ans, études de cuisine, Emilie est une jeune femme décidée qui porte de surcroit le costume folklorique avec beaucoup de classe. Pour elle, il n’y a pas photo. « Ca me plaît ici. Pour la gastronomie surtout. J’ai pu découvrir des spécialités des divers pays et j’ai beaucoup de contacts avec les jeunes des autres délégations. L’ambiance est vraiment formidable et si j’en ai l’occasion je reviens sans hésiter… »